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Même les Polonais ne connaissent pas tous leur nouveau président.
Sa biographie officielle est évidemment connue mais ses véritables opinions et la politique qu’il va mener relèvent encore du mystère. Les politiciens et journalistes polonais essaient de deviner ce qu’il en est.
Et ils risquent de jouer à ce jeu encore pour un certain temps : Andrzej Duda a déclaré qu’il n’accorderait pas d’interview jusqu’à son investiture le 6 août. D’ici là, il reste donc député européen et loue un appartement à Varsovie. Son épouse Agatha enseigne l’allemand dans un lycée de Krakow et poursuivra les cours jusqu’à la fin de l’année scolaire.
Les parents du nouveau président polonais sont des chercheurs. Au début de sa campagne, Andrzej Duda se référait justement aux compétences de leurs collègues pour affirmer que le crash de l’avion du président Lech Kaczynski à Smolensk en 2010 n’était pas un hasard. Andrzej Duda faisait partie des partisans de la théorie du complot mais il a changé de ton vers la fin de sa campagne, quand le poste présidentiel a commencé à devenir une perspective réelle. Premièrement, parce qu’en tant qu’avocat Duda doit savoir qu’en devenant président il devra agir en fonction des faits, et non des théories. Deuxièmement, son entourage pense qu’il mènera probablement une politique rationnelle avec l’Est.
On en sait très peu sur l’attitude personnelle d’Andrzej Duda vis-à-vis de la Russie. Il serait un grand amateur du roman de Mikhaïl Boulgakov Le Maître et Marguerite. Tout en sachant que son ancien patron Lech Kaczynski, qui pouvait même être considéré comme son mentor et voyait dans Duda l’un des futurs leaders du parti Loi et Justice, avait une idée très préconçue par rapport à la Russie. Et dès son élection Duda s’est proclamé « successeur » du président défunt Kaczynski.
On connaît également la position de Duda envers les autorités ukrainiennes. Les commentateurs ont noté qu’après l’adoption par le parlement ukrainien de la loi sur la glorification de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), le thème de l’Ukraine n’a pratiquement pas été abordé durant la campagne de Duda. Cela s’explique probablement par le fait qu’une grande partie de l’électorat du nouveau président vit dans l’est du pays, où on se souvient du massacre de Volhynie dont près de 100 000 Polonais ont été victimes.
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