Les États-Unis ne tenaient pas du tout à rejouer le blocus de Cuba avec l’installation de missiles russes à quelques kilomètres des côtes américaines, ce qui a précipité le rapprochement entre les deux ex-ennemis. Cela va également ouvrir un nouveau marché pour les compagnies américaines et surtout, Cuba est riche en terres rares comme en gisement de gaz et de pétrole… Et les Américains vont en avoir besoin.

Charles SANNAT

LA HAVANE, 20 décembre (Xinhua) – Le dirigeant cubain Raul Castro a salué samedi la levée d’un « obstacle » aux relations entre Cuba et les États-Unis et a exprimé le souhait de son pays d’entretenir un dialogue avec Washington sur tout type de sujets.

« Le peuple cubain salue la bonne décision du président américain Barack Obama. Elle représente la levée d’un obstacle aux relations entre nos pays », a-t-il déclaré lors de la clôture de la session semestrielle de l’Assemblée nationale.

« Nous partageons l’idée qu’un nouveau chapitre peut être ouvert entre Cuba et les États-Unis en commençant par le rétablissement des relations diplomatiques », a-t-il indiqué, évoquant les discours télévisés simultanés des deux présidents à Washington et La Havane qui ont annoncé la décision historique de normaliser les relations après 50 ans de relations glaciales, voire hostiles.

« Une étape importante a été franchie, mais le problème essentiel subsiste ; l’embargo économique, commercial et financier sur Cuba, qui s’est intensifié ces dernières années, en particulier dans les transactions financières, doit être levé », a-t-il ajouté.

M. Castro a ainsi appelé le président américain à user « avec détermination » de son pouvoir exécutif pour changer substantiellement l’embargo dans des domaines ne nécessitant pas l’aval du Congrès.

M. Castro a prévenu que Cuba devrait s’engager dans une « lutte longue et difficile » avant d’obtenir la levée de l’embargo américain, qui dure depuis des décennies.

« Pour améliorer les relations, les États-Unis ne devraient pas demander à Cuba de renoncer aux idées pour lesquelles Cuba se bat depuis plus d’un siècle, pour lesquelles son peuple a versé son sang et pris de nombreux risques », a-t-il souligné.

M. Castro a martelé que Cuba n’abandonnerait pas ses principes socialistes.

« De la même façon que nous ne demanderons jamais aux États-Unis de changer leur système politique, nous demandons que l’on respecte le nôtre », a déclaré M. Castro.

Le président a noté que de profondes différences existaient entre les gouvernements américain et cubain, notamment des différences dans la conception de l’exercice de la souveraineté nationale, de la démocratie, des modèles politiques et des relations internationales.

« Nous réaffirmons que nous souhaitons un dialogue respectueux et réciproque sur nos différends », a déclaré M. Castro avant d’ajouter que La Havane échangerait avec le gouvernement américain « dans un esprit constructif et de respect mutuel ».

M. Castro a annoncé qu’il prendrait part au 7e Sommet des Amériques à Panama en avril prochain, la première participation de Cuba à une réunion de ce genre.

« Je confirme que je participerai [au sommet] pour exprimer nos positions avec sincérité et respect pour tous les chefs d’État et de gouvernement sans exception », a-t-il déclaré.

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