L’or revient sur le devant de la scène à chaque retour de crise (financière, géopolitique, monétaire…). Faut-il s’en étonner ? Non mais plutôt s’en réjouir, surtout si cette hausse tend à se consolider tout l’été. Plusieurs facteurs favorisent le retour de la valeur refuge et la modernisation du fixing devrait apporter plus de transparence au cours de l’or.
Le retour de l’or refuge, épisode 3785
L’or retrouve des couleurs et la presse s’enflamme à nouveau pour le métal jaune qui retour grâce à ses yeux. « Le marché de l’Or : un refuge rassurant en temps de crise », titrait La Nouvelle Tribune le 07 juillet dernier, pour Les Échos, « L’or refuge revient en force » (11/07/2014)… L’or n’a pas fini de faire couler de l’encre cet été, la tendance étant un renforcement à la hausse. L’or a fait la nique aux prévisions pessimistes des « experts » durant ce premier semestre 2014, avec une hausse constante de l’ordre de 10 % depuis le dernier fixing du 31 décembre 2013.
Jean-Charles Boutelier – investisseur actif chez AuCOFFRE.com –, évoque « une addition de facteurs stimulants pour l’or : tensions géopolitiques (Irak, Ukraine), faiblesse du $, baisse des rendements obligataires, maintien du Q.E. à un taux bas… », dans cette note du 07 juillet dernier sur LORetLARGENT.info. L’or caracole aujourd’hui allègrement au-dessus de 1 330 $, son plus haut niveau depuis le 20 mars dernier. Le malheur des uns fait le bonheur de l’or…
Le retour de la crise, épisode 479
Parmi les facteurs favorables à l’or, on peut rajouter Banco Espirito Santo au bord du gouffre.
Alors que le marché boursier est touché de plein fouet par les problèmes financiers de la plus grande banque portugaise, l’or, lui, rebondit en atteignant ce jour (11 juillet) 1 335 $.
Vous aviez oublié la crise financière qui avait provoqué la faillite de banques comme Lehman Brothers en 2008 ? « Portugal : la crise de Banco Espirito Santo réveille les vieux démons », titre Libération qui nous rafraîchit la mémoire dans cet article du 11 juillet. N’oubliez pas que c’est ce type d’effondrement qui avait concouru à un rallye de l’or jusqu’en 2013, et que la crise débutée en 2008 n’est pas finie.
Refonte du système de fixing du cours de l’or
Toujours d’après Jean-Charles Boutelier, la réforme du système actuel d’établissement de ces cours est également favorable à l’or, qui devrait gagner en transparence. Car il est évident que pour de nombreux spécialistes, le cours de l’or est bien en-deçà de sa valeur.
Ce processus qui va conduire à un nouvel indice de référence de l’or devrait permettre à plus de banques de participer au fixing, précise La Nouvelle Tribune dans son édition du 10 juillet.
Julian D. W. Phillips, éditeur de Gold Forester, va plus loin dans son analyse. Dans cet article du 09 juillet relayé par 24hGold, il stipule que le fixing tel qu’il est établi actuellement « représente le plus gros du volume d’or échangé deux fois par jour ». C’est notamment cette « représentativité » du plus gros volume d’or échangé dans le monde deux fois par jour qui est remis en question. « Le fixing représente peut-être 90 % du négoce d’or physique à l’échelle globale, mais certainement pas des contrats », précise-t-il. Pour un échange vraiment représentatif, le comité chargé de fixer les prix de l’or devrait intégrer Shanghai, compte tenu de la prépondérance de la Chine sur le marché de l’or.
Une chose est sûre, le vent tourne, les richesses sont en train de passer de l’Occident à l’Orient et cela ne peut qu’avoir des répercussions majeures et fondamentales sur le marché de l’or.
L’or, pas en odeur de sainteté au Vatican
À cause de la dévaluation des cours de l’or en 2013, le Saint-Siège aurait accusé l’an dernier une perte théorique de 14 millions d’euros l’an dernier. « Quoique théoriques, ces données ont été comptabilisées en pertes dans la gestion financière pour respecter les critères de prudence du règlement ad hoc Vatican », rapporte dhnet.be le 08 juillet.
Si l’or poursuit sa hausse au second trimestre 2014, la donne devrait donc s’inverser pour le Saint-Siège et, gageons-le, compenser la perte totale de 24,47 millions d’euros (dépenses en personnel et imposition sur les biens immobiliers en Italie compris).