Après les bonnes nouvelles concernant l’industrie horlogère suisse qui semblait avoir plutôt convenablement absorbée le choc de l’appréciation du franc suisse, c’est l’ensemble de l’industrie suisse – en tout cas une grande partie – qui envisage des délocalisations. C’est particulièrement le cas pour les entreprises fabricant des produits à faibles marges ou de consommation courante, d’où la nécessité du haut de gamme et ce que l’on appelle pompeusement le « pricing power », que l’on peut traduire en français par le « pouvoir d’imposer son prix » pour une entreprise.
Charles SANNAT
GENÈVE, 24 avril (Xinhua) – Environ 44 % des grandes entreprises suisses envisagent de délocaliser, cent jours après la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abolir le taux plancher entre le franc suisse et l’euro, selon une étude publiée vendredi par la société de conseil Staufen.
Ces entreprises générant un chiffre d’affaires annuel de plus de 500 millions de francs suisses ont prévu de supprimer des emplois et de délocaliser leur production à l’étranger, selon cette étude réalisée auprès de 86 entreprises.
La majorité des entreprises suisses n’ont pas encore digéré le choc de la suppression du taux plancher de l’euro et de l’appréciation du franc suisse qui a suivi. Deux tiers des entreprises ont adapté leurs prix et 57 % changé de fournisseurs. La moitié a cessé ses embauches et ses investissements. Six sur dix s’attendent à des effets négatifs considérables sur leurs affaires.
Mais parmi les mesures envisagées pour contrer le renchérissement du franc suisse, seuls 15 % des entreprises interrogées envisagent de réduire les salaires pour améliorer leur compétitivité. Quelque 9 % pensent à introduire le chômage partiel.
Parmi les 86 entreprises sondées par la société Staufen, trois quarts sont issues de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM). Un tiers emploie plus de 500 personnes et la moitié moins de 250.
La BNS a décidé, à la mi-janvier, d’abolir le taux plancher de 1,20 franc suisse pour un euro avec effet immédiat, ce qui a choqué le secteur économique et financier suisse.