Cette semaine, il a bien sûr été surtout question de la Grèce, avec ses créanciers au bord de la banqueroute. La triple pression de la troïka (FMI – BCE – UE) qui s’exerce actuellement sur le pays est dangereuse à au moins deux niveaux : si la Grèce fait défaut, cela coûtera 68 milliards d’euros aux Français et au niveau politique, tout indique que nous nous dirigeons tout droit vers une « démocrature », une dictature fardée des attributs de la démocratie. Quelle que soit l’issue prise sur le sort de la Grèce, tout le monde va devoir payer, individuellement et collectivement. Et il serait bon de posséder des actifs de protection dès maintenant.
L’échec de l’Eurogroupe
Les Grecs seraient-ils des sortes de « migrants économiques » de la zone euro dont on ne sait quoi faire ? Dans les deux cas, aucune décision n’a été prise concernant leur sort. « La réunion de la zone euro consacrée à la situation économique d’Athènes s’est conclue dans la soirée de jeudi 18 juin sans accord, ni décision, après un peu moins d’une heure et demi de discussions.
(Sur Le Monde ce vendredi 19 juin)
Rien n’était de toute façon attendu de cette réunion de l’Eurogroupe prévue depuis longtemps. Du coup, une réunion d’urgence a été déclenchée ce vendredi 19 juin, en attendant la vraie échéance, qui sera celle du Conseil européen les 25 et 26 juin prochains.
Bienvenue en « démocrature »
Qu’est-il demandé aux Grecs ? Eh bien de continuer de faire des efforts, de réduire les retraites des retraités déjà exsangues, « d’accepter de faire des compromis raisonnables pour éviter un sort catastrophique » (dixit le Commissaire européen Pierre Moscovici).
Le problème étant que la Grèce doit rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI avant le 30 juin, alors que ses caisses sont vides. Si elle ne le fait pas, elle sera en défaut de paiement sur sa dette, elle fera faillite.
Selon le penseur Caleb qui résume avec concision la situation de la Grèce en Europe, tout dépend d’un seul et unique décideur : l’Allemagne. En fonction de la décision qu’elle prendra, il y a 3 scénarios possibles :
– elle accepte les propositions de la Grèce en mettant l’Europe à contribution pour éviter que la Grèce soit en défaut ;
– elle refuse d’aider la Grèce qui se retrouve en défaut, ce qui coûtera 160 milliards d’euros à l’Europe, avec tous les risques que cela comprend ;
– l’Allemagne sort de l’Europe et forme un autre groupe avec les États les plus riches.
Quelle que soit la décision prise pour la Grèce, l’Europe devra mettre la main à la poche. Et la France, dans sa précipitation à faire passer en force la loi Macron, celle sur le terrorisme et le renseignement… semble se préparer au pire. Selon Caleb, ce n’est pas l’Europe qui risque de s’effondrer, mais l’euro.
« Ce n’est qu’une fois l’Europe « harmonisée » et sous le joug d’une « démocrature » encadrée légalement que pourront se régler les problèmes monétaires tels que la dette et le chômage, et l’euro se laisser remplacer par « autre chose ». »
Nous vous invitons à lire la note de blog de Caleb, extrêmement claire(voyante) sur le sujet.
Non, la crise n’est pas finie
Rappelez-vous, tout a démarré en 2008. Cela paraît lointain maintenant (en ce qui me concerne, je m’en souviens très bien puisque j’étais en Grèce à ce moment-là), mais elle est toujours là.
La croissance repart mais quelle bonne nouvelle ! Le pouvoir d’achat a augmenté ? Merveilleux !
Mais difficile d’avoir recours à la méthode Coué quand on regarde le fond de son porte-monnaie.
Charles Sannat nous rafraîchit la mémoire à ce sujet, dans le Contrarien de ce 19 juin.
Et l’or dans tout ça ?
Parce que c’est quand même notre sujet central. Avec un défaut de la Grèce et les risques que cela pourrait engendrer – effondrement des banques, éclatement de l’Euro, et de l’Europe –, le cours de l’or pourrait chuter car pour les investisseurs, l’or serait passé dans la catégorie des placements à risque… Eh oui car l’or papier est une valeur boursière. Et ils ont certainement été échaudés par la baisse du cours de l’or au début de la crise, en 2008.
Le cours de l’or papier avait chuté de 20 %, alors que la prime du Napoléon 20F s’envolait et son prix aussi. Il se négociait en France entre 30 % et 50 % au-dessus de la valeur qu’il contenait, quel que soit le marché.
C’est qu’en cas de crise majeure, l’or physique joue son rôle de valeur refuge. Peu importe le cours de son « équivalent papier », dans une telle situation, la vente de pièces en or d’investissement amortit les pertes engendrées par les placements boursiers et protège le patrimoine, d’où la différence, encore une fois, entre or de bourse et or physique.
1 commentaire sur “« THE » Revue de l’or du Web du 19 juin : spécial Grèce”
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