L’or reprend des couleurs et semble être parti pour s’installer à la hausse confortablement. Des raisons géopolitiques en sont à l’origine bien sûr, mais aussi économiques avec une reprise économique qui se fait attendre aux États-Unis et des taux directeurs toujours au plancher. Ce retour à la hausse signerait-il la fin de la manipulation des cours de l’or ? Le fixing des métaux précieux est aussi à l’ordre de l’actualité cette semaine.
Le beau rebond de l’or
L’or se maintient à la hausse depuis le mouvement positif amorcé la semaine dernière. Son cours caracole au-dessus de 1 300 $ et 965 € l’once depuis vendredi 20 juin, enfonçant la résistance technique et entraînant l’argent dans son sillage.
Les craintes de déflation suite aux déclarations de la FED vendredi 20 juin et la situation géopolitique qui s’échauffe et se tend avec la Syrie, l’Irak et l’Ukraine ont poussé l’or à enfoncer les dernières résistances techniques. En dépassant les 1 300 $, l’or laisse envisager une orientation sérieuse vers un fonds haussier.
Gold à 1 315 $ : la fin de la manipulation des cours, le début de la hausse ?
Gilles Leclerc pose la question sur labourseauquotidien.fr. « Saviez-vous que depuis pratiquement un siècle, le prix de l’or − ou tout du moins son fixing (cours de clôture) − était déterminé non pas par les transactions effectuées directement sur le marché et par ses intervenants, mais par un groupe de 5 banques qui, d’un commun accord, décidaient chaque jour après simple consultation téléphonique entre elles du prix à accorder au métal précieux ? Cette vénérable institution se compose de Barclays, Deutsche Bank, HSBC, Nova Scotia et Société Générale qui chapeautent le tout », d’une façon très similaire donc à celle dont sont fixés le Libor, l’Euribor (les taux truqués interbancaires en euro qui servent à établir de nombreux prix comme l’indice immobilier…). Et par les mêmes banques…
C’est la manipulation même de ces cours qui a attiré l’attention sur la façon dont était établi celui des métaux précieux. La suite, vous la connaissez, avec l’annonce récente de l’arrêt du fixing de l’argent en août 2014.
Et une « modernisation du fixing de l’or » !
Mercredi 18 juin, le site lesechos.fr publiait l’article suivant : « Le secteur de l’or explore une réforme du système de cotation. » « Le Conseil mondial de l’or réunira début juillet l’ensemble des utilisateurs du métal. L’objectif est de moderniser un fixing presque centenaire », nous informaient lesechos.fr. Trop vieux pour le CMO le fixing de l’or ? Comme par hasard !
Charles Sannat dit à ce sujet, dans son édition n°472 du Contrarien du 19 juin, « si rien n’est fait, ce n’est évidemment pas une petit nouvelle, au contraire, et cela doit être apprécié au regard de la fin du fixing sur l’argent annoncé pour août 2014 et aux différentes enquêtes en cours sur les manipulations des cours par les différents intervenants ». Et tous ces éléments rentrent donc en résonance et devraient logiquement aboutir à de nouveaux modes de fixation des prix de l’or vraisemblablement plus justes et certainement plus « haussiers ». La nouvelle est plutôt bonne à envisager, surtout au regard de la hausse persistante qui semble se maintenir depuis la semaine dernière.
Au fait, pourquoi manipuler le cours de l’or ? Chris Powell, de l’éminent GATA, apporte un élément de réponse dans ce billet publié sur 24hgold.com : « Parce que l’or est une devise puissante, compétitive et internationale qui, si elle était autorisée à fonctionner sur le marché libre, déterminerait la valeur de toutes les autres devises, des taux d’intérêts et des obligations souveraines. Les performances de l’or sont généralement opposées à celles enregistrées par les devises et obligations gouvernementales. D’où la guerre que mènent les banques centrales contre l’or pour défendre leurs devises et obligations. »
Une relique barbare l’or ? Moins que jamais, en tout cas une relique barbante sans doute, pour le monde de la finance qui ne sait plus quoi en faire ! Épargnants, épargnantes, vous si ; si vous n’avez pas encore compris le rôle que joue l’or dans la macroéconomie et dans votre patrimoine, c’est que vous êtes passés à côté de cette revue du Web !