Total compte rechercher en Chine des investissements d’un montant de 10-15 milliards de dollars afin d’élargir sa présence en Russie, a annoncé le nouveau PDG du groupe pétrolier de français, Patrick Pouyanné, dans une interview au Wall Street Journal. Selon lui, ces sommes serviront d’investissements dans le projet Yamal LNG, évalué à 27 milliards de dollars. Ce financement pourrait être libellé aussi bien en euros qu’en yuans.
« Il y a une importante volonté de financer le projet de la part des institutions financières chinoises. Ce n’est pas une tâche facile, soyons clairs. Nous préférerions réaliser cela en dollars », a-t-il ajouté, sans préciser le nom des organismes chinois en question.
Selon M. Pouyanné, le contrat doit être conclu avant la mi-2015. Si la valeur du projet Yamal augmentait effectivement de 15 milliards de dollars, il s’agirait du plus important contrat privé impliquant des banques chinoises. À présent, le plus important investissement chinois est un crédit syndiqué de 12 milliards de dollars fourni à Daimler AG en 2013.
Selon les calculs de Total, la Russie devrait devenir d’ici 2020 la première région en termes d’extraction de gaz et de pétrole, avec une production de 500 000 barils par jour. La volatilité des cours devrait se poursuivre jusqu’à la fin 2015, estime M. Pouyanné.
« Total mise sur la Russie malgré les sanctions américaines visant à couper les compagnies russes du système financier américain », note le Wall Street Journal, qui estime que comme son prédécesseur Christophe de Margerie, M. Pouyanné « mène des investissements dans des zones risquées politiquement ». »Selon ma philosophie, si vous commencez à fuir un pays à chaque fois que vous avez une difficulté, les gens se souviendront de vous comme de quelqu’un d’ingrat“, s’est justifié M. Pouyanné.
Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2014, le jet privé de Christophe de Margerie s’est écrasé et a pris feu après avoir heurté un chasse-neige au moment du décollage à l’aéroport moscovite de Vnoukovo. Toutes les personnes se trouvant à bord de l’avion, dont les deux pilotes et l’hôtesse de l’air, ont péri. M. de Margerie était connu pour avoir toujours critiqué publiquement la politique de sanctions économiques contre la Russie.
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