Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Hier, je vous parlais de l’Europe des abattants de toilettes et de la sortie de l’euro.
Aujourd’hui, en fin d’après-midi, nous avons appris qu’à Morlaix, la sous-préfecture avait presque été prise d’assaut avec le portail d’entrée défoncé à la pelleteuse et le sous-préfet à l’intérieur qui, sous l’amicale pression de la foule populaire, a décidé de recevoir une délégation de manifestants… – il a eu bien raison – concernant le dernier portique écotaxe surnommée « l’escroc-taxe », tant les conditions de réalisation du PPP (partenariat public-privé) consistant à laisser percevoir cette taxe par une entreprise privée sont pour le moins douteuses.
Bref, la Bretagne bouge. Il est de bon ton actuellement de dire, d’écrire et de lire que les bretons ne s’intéressent qu’aux bretons et qu’il s’agit là de revendications où le peuple serait un nigaud (dixit Mélenchon), puisque le grand méchant patronat pousserait les salariés à la révolte pour ses propres intérêts financiers.
Tout cela est de la manipulation !
En réalité, nos concitoyens qui ont presque pris d’assaut la sous-préfecture sont de futurs chômeurs à l’emploi menacé. Il est rare de voir un patron licencié demander à ses futurs-ex-salariés d’aller prendre une sous-préfecture à la pelleteuse… Cela ne tient tout simplement pas la route.
Le gouvernement, qui tente désormais tout et n’importe quoi pour essayer de diviser, a réussi à faire organiser par le front de gauche une contre-manifestation avec… 700 personnes, et encore c’était en comptant large, montrant ainsi de quel côté se trouve la dynamique. Finalement, ce fut une action clairement contre-productive, encore décidée sous la panique décidément bien mauvaise conseillère de notre président Normal 1er dont la tête est déjà sous la guillotine en « une » d’un grand journal étranger… The Week, sans parler de la presse allemande.
Une erreur politique majeure : croire à une élection-adhésion !
Ce n’est pas l’erreur d’un homme mais d’un système, celui du système de gôche et du parti socialiste. François Hollande et l’ensemble des caciques du PS ont voulu croire qu’ils avaient été portés au pouvoir par un vote populaire d’adhésion. Or cela est faux. Parfaitement faux.
Reprenons les événements. Nicolas Sarkozy a excédé une grande partie de la population française et de son électorat traditionnel y compris de droite non pas tant en raison de sa politique économique que de son attitude et de sa tenue médiocre, pour ne pas dire inadmissible (l’épisode du jeune prince Jean président de l’Epad par oukase de son papa maréchal-président de la République de droit divin française).
Souvenons-nous du Sarko-bashing, souvenons-nous de l’impopularité de notre ex-président. Finalement, il sera battu, mais le score de François Hollande ne révèle pas du tout un score d’adhésion massive du peuple de France à son projet (si l’on peut parler de projet). Non, François Hollande n’a pas été élu pour ce qu’il est mais a été élu pour sanctionner Nicolas Sarkozy.
Tous les dirigeants socialistes ont très vite été frappés collectivement d’aveuglement volontaire sur ce sujet. Personne n’a voulu voir. Aucun journaliste n’a voulu faire savoir tant, disons-le, le bonheur et la félicité d’avoir enfin un gouvernement de gôche au pouvoir étaient grands.
C’est ce phénomène, une évidence, qui explique pourquoi une région comme la Bretagne, ayant massivement voté socialiste (à plus de 60 %) il y a à peine 18 mois, réclame désormais en hurlant fourches à la main et pelleteuses au volant : « Hollande démission ! »
Nous sommes en 1789 !
Plusieurs grands magazines se demandaient il y a quelques mois si nous étions en 1789. La réponse vient de leur être donné. Nous y sommes bien, et l’issue pour le gouvernement actuel et pour le Président s’annonce funeste.
Malgré toute la sympathie que je peux avoir pour l’homme François Hollande, force est de constater qu’il porte comme Louis XVI en son temps des habits bien trop grands pour lui.
Englué dans sa dialectique cucul-gnangnantiste, prenant la parole un samedi après-midi à 15h00 pour une Léonarda et faisant juste un communiqué pour la mort de deux journalistes (pour lesquels on en fait un peu trop soit dit en passant, ce qui ne retire rien au drame et à la douleur de ces familles endeuillées), prisonnier d’un politiquement correct mortifère, lié par une extrême gauche autiste et au pouvoir de nuisance inversement proportionnel à son poids électoral, otage des écologistes dont la doctrine politique tient désormais plus de la religion et de la croyance que du simple bon sens et du réalisme de base, et enfin bloqué de toute part par un peuple au bord de l’explosion et de la révolution, ou pour être plus précis par des peuples tant notre pays n’a jamais été autant et aussi fracturé qu’aujourd’hui.
Oui le Président est bloqué d’un côté par ceux qui ne veulent plus payer et de l’autre par ceux qui veulent continuer à recevoir, croyant toujours que ce qui est perçu vient de l’État… et pas de leur voisin qui n’a plus du tout l’intention de se faire tondre pour le type d’à côté !
Des « France » qui ne se supportent plus
J’avertissais déjà il y a plusieurs mois sur le fait que dans notre pays, le consentement à l’impôt était en train de disparaître totalement.
Pour poursuivre dans l’histoire de la révolution française, la noblesse est aujourd’hui incarnée par une caste de hauts fonctionnaires, nos dirigeants politiques et nos eurobéats.
Le clergé c’est au sens large les fonctionnaires et les « assistés », en tout cas tous ceux qui vivent sans travailler.
Le tiers état ? Le reste, c’est-à-dire les classes moyennes qui représentent une base taxable de plus en plus réduite et qui étouffe littéralement sous le poids d’un État-providence devenu obèse.
Les Français qui travaillent ne veulent plus payer. L’impôt ne rentre plus. Depuis 6 mois, la masse monétaire en espèce a augmenté de 20 % selon la Banque de France ! 20 % ! C’est énorme.
Le retour du travail au noir est évoqué. Mais c’est une évidence, puisque les services à domicile ou les employés de maison voient leurs charges sociales augmenter dans des proportions très importantes et il n’y a presque plus d’allègement fiscaux… Résultat, la France replonge dans le travail au noir, dans le black, dans la débrouillardise populaire.
Personnellement, je fais la grève de la TVA en achetant le maximum de choses dans des brocantes et sur le boncoin.fr !
Nous n’en sommes qu’au début de l’austérité
Nous voyons déjà le ras-le-bol et la tentation révolutionnaire qui monte alors que nous n’en sommes qu’au début de la rigueur. L’année prochaine, en 2014, notre gouvernement devra, pour tenter de maintenir « sa trajectoire », trouver plus de 60 milliards d’euros… C’est une mission tout simplement impossible sans saigner le breton… et tous les autres !
En route vers la révolution et la guerre civile
Montée du Front National dans des proportions jamais vues, montée du rejet fiscal, montée du chômage, montée des tensions sociales, montée de la délinquance, des vols et des rapines en tous genres, montée des tensions entre productifs et improductifs, et pour finir montée évidente des tensions interethniques sur fond de rejet de l’islam.
Ces plusieurs « France » ne se parlent plus. Imaginer qu’il s’agit uniquement d’une politique consistant à diviser pour mieux régner est un peu naïf ou en tout cas totalement dépassé par la réalité.
La France n’est pas divisée, elle est fracturée et c’est beaucoup plus grave, avec des communautés qui ne se reconnaissent plus et l’absence d’appartenance à un tout national.
Alors oui nous sommes en 1789, et il y aura comme en 1789 une terreur, il y aura comme en 1789 une guerre civile.
Je ne sais pas si le mouvement breton actuel sera le catalyseur pour un mouvement d’ampleur nationale et cela n’a aucune importance. Historiquement, le fait déclencheur des révolutions est le plus souvent anodin. Souvenez-vous de ce petit épicier du sud de la Tunisie qui s’immole par le feu… mettant le feu à tous les pays du nord de l’Afrique.
Ce qui est sûr, c’est que notre pays est dans un état insurrectionnel avéré, fracturé, brisé, cassé, que plus grand-chose ne fonctionne et que nos dirigeants sont totalement dépassés par la situation.
Et comme en 1789, le roi prendra la fuite, mais cette fois-ci inutile de partir en calèche. Normal 1er, dernier roi des cons, s’envolera en hélicoptère si tant est qu’il trouve encore un militaire acceptant de le piloter tant il en vire ces derniers temps.
La révolution est en marche et rien ou presque ne l’arrêtera. La France n’est pas la Grèce, ni l’Espagne, ni l’Italie et la fin de l’Europe et de l’euro viendra de la France. C’est la France, deuxième puissance européenne, qui lorsqu’elle craquera fera craquer tout l’édifice européen.
Et c’est exactement ce qu’attendent les Allemands qui ne rêvent que de retrouver leur deutschemark, mais qui, pour des raisons historiques compréhensibles, ne veulent pas être à nouveau à l’origine d’une forme de destruction (sans doute salutaire à terme) de l’Europe.
Préparez-vous donc, et Monsieur le Président… tremblez !
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez-bien !!
Charles SANNAT