Je reproduis ici la dépêche du site Romandie. En clair, les Chinois ne sont pas forcément pour une intervention armée en Ukraine mais en comprennent parfaitement les enjeux… et ne retireront pas leur soutien à la Russie avec qui ils peuvent former un axe suffisamment puissant pour contrecarrer la domination de l’Empire américain.
Charles SANNAT
PÉKIN – Les chefs de la diplomatie russe et chinoise ont constaté lundi leur concordance de vues sur l’Ukraine, a assuré Moscou, mais Pékin -–pourfendeur de toute ingérence dans un pays tiers – a réaffirmé s’en tenir à ses principes.
Sergueï Lavrov et Wang Yi ont souligné la large concordance de vues de la Russie et de la Chine sur la situation dans ce pays et autour, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Les ministres sont convenus de poursuivre leurs contacts étroits sur ce thème, a-t-il ajouté.
La Russie et la Chine sont déjà des alliés sur plusieurs dossiers diplomatiques face aux Occidentaux, tels que la Syrie. Les deux pays ont ainsi bloqué plusieurs projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant le président Bachar al-Assad.
Mais Pékin, de façon beaucoup plus vague, s’est contenté d’indiquer que MM. Lavrov et Wang Yi avaient échangé en détail leurs vues sur le sujet et s’étaient accordés sur le simple fait qu’un règlement convenable de la situation était important pour la stabilité régionale.
De fait, le ministère chinois a diffusé lundi sur son site Internet un communiqué avertissant que la Chine a depuis longtemps défendu le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays donné et qu’elle respecte l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Tout en ajoutant aussitôt : il y a des raisons pour lesquelles l’Ukraine est dans la situation où elle se trouve aujourd’hui.
Qin Gang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, faisait preuve de la même circonspection : la Chine a toujours soutenu les principes de la diplomatie mais prend aussi en compte l’histoire et les complexités du problème ukrainien, a-t-il souligné lors d’un point-presse régulier.
Selon Niu Jun, professeur en géopolitique à l’Université de Pékin, la Chine veut poursuivre sa relation privilégiée avec la Russie mais elle s’inquiète vivement du principe même d’une intervention étrangère – notamment en raison de revendications séparatistes qu’elle connaît elle-même dans la région occidentale du Xinjiang.
C’est pourquoi Pékin en vient à faire des déclarations que personne ne peut comprendre clairement, a-t-il souligné.
Comme ils veulent aussi ne pas laisser tomber la Russie, ils en viennent à trouver des excuses (à Moscou), comme les liens historiques avec la Crimée ou la situation intérieure ukrainienne, a indiqué M. Niu.
Après le feu vert du Parlement russe ce week-end à une intervention militaire en Ukraine, les Occidentaux ont fait bloc contre Moscou.
Les dirigeants de sept pays membres du G8 – le huitième pays membre étant la Russie – ont annoncé dimanche la suspension de leurs préparatifs en vue du sommet du groupe à Sotchi (Russie) en juin.