Toujours des analyses excellentes et passionnantes à lire de la part de nos amis de la Chroniques Agora et de Bill Bonner en particulier. Je vous invite donc à lire cet article patrimonial fort utile.
Charles SANNAT
« Nous avons commencé à acheter de l’or à la fin des années 90… lorsqu’il était bon marché. Pour illustrer ce fait, un petit exemple : en 1980, brièvement, l’or a été si précieux qu’on pouvait acheter quasiment toutes les actions de l’indice Dow Jones pour une once. En 1999, les actions avaient grimpé si haut qu’il aurait fallu 43 onces pour acheter le Dow. Ensuite, il était difficile de se tromper en achetant de l’or et en vendant les actions. Les actions étaient chères ; l’or était bon marché.
Nous sommes trop paresseux pour faire de véritables recherches boursières. Et trop étourdi pour des systèmes de trading méticuleux. Nous n’avons pas pour objectif de battre le marché. « Vivre et laisser vivre », tel est notre devise boursière.
Voici une méthode très simple d’y parvenir — dérivée, en quelque sorte, de notre système de timing des marchés. Elle fonctionne ainsi :
Vous êtes positionné en actions. Ou vous êtes dans la véritable monnaie, l’or. Vous achetez des actions lorsqu’elles sont bon marché. Vous les vendez lorsqu’elles sont chères. Et vous utilisez des chiffres à peu près ronds pour vous faciliter la tâche. Lorsque vous pouvez acheter le Dow pour cinq onces d’or ou moins — achetez. Lorsqu’il vaut plus de 20 onces — vendez.
Mais chaque once d’or investie aurait été multipliée par quatre
Si vous aviez suivi cette formule sur les 100 dernières années, l’ennui vous aurait rendu fou. Vous auriez acheté des actions en 1914, subi la Première Guerre mondiale, le krach de 29… la Dépression… la Seconde Guerre mondiale, les années Eisenhower… et vous auriez gardé vos valeurs jusqu’en octobre 1961. Cette longue période d’inactivité aurait convaincu vos amis et votre famille qu’on ne peut pas vous faire confiance en matière d’argent. Mais chaque once d’or investie aurait été multipliée par quatre. Ensuite, vous seriez resté hors des actions pendant 13 ans, jusqu’en avril 1974, date à laquelle le Dow a chuté sous le seuil des cinq onces.
Vous auriez alors acheté des actions. Hélas, les actions ont continué à baisser, et vous vous seriez à nouveau senti idiot. Les roues géantes de M. le Marché tournent peut-être lentement… mais elles ne s’arrêtent pas. En 1997, il aurait été temps de sortir à nouveau, avec un gain de 300 % — en or. En d’autres termes, vous auriez là encore quatre onces d’or pour chaque once investie. Et là encore, vous vous seriez senti idiot, parce que le Dow a continué à grimper, atteignant de nouveaux sommets — jusqu’à valoir 43 onces d’or. À ce moment-là, c’est certain, votre femme vous aurait quitté.
▪ Une prise de position tous les 25 ans…
Le temps aurait toutefois eu le dernier mot. Hausse, baisse. Baisse, hausse. Les actions ont fait un plongeon en janvier 2000. Elles n’ont plus jamais croisé le seuil des cinq-onces-pour-le-Dow. Depuis, vous seriez resté positionné sur l’or.
Mais regardez ce qui s’est passé : vous avez multiplié votre or par 16. Et l’or a été multiplié par 58 (selon notre calcul de tête) par rapport au dollar. De sorte que chaque dollar investi de la sorte vaut désormais plus de 900 $.
Est-ce une bonne performance ? Tout dépend de la manière dont on envisage les choses. Lors de nos recherches, nous avons trouvé un calcul démontrant qu’un dollar investi sur les marchés boursiers en 1929 — en tenant compte des dividendes et des augmentations de prix — valait plus de 1 000 $ en 2010. Nous nous méfions de ce chiffre, dans la mesure où il est probablement basé sur les moyennes de marché, négligeant les sommes investies dans des entreprises qui ont fait faillite ou ont disparu de la cote durant cette période. Cette mesure est également calculée alors que le marché boursier touche un sommet historique. Les choses sembleraient bien différentes si les actions étaient bon marché aujourd’hui, au lieu d’être si chères.
L’un des bons côtés de notre système, c’est qu’il n’a requis que quatre prises de position en un siècle. Une tous les 25 ans ; voilà qui nous convient. Par ailleurs, le risque est très bas. Après tout, on achète bas et on vend haut.
En ce qui nous concerne, nous ne nous sommes pas débarrassé de notre or pour acheter des actions
En ce qui nous concerne, nous ne nous sommes pas débarrassé de notre or pour acheter des actions. Même au plus bas en 2009, il fallait toujours sept onces d’or pour acheter le Dow. Et les actions ont grimpé depuis — à 14 onces.
Aujourd’hui, l’or n’est ni trop bon marché ni trop cher. Il est à peu près là où il devrait être, exactement au milieu de notre canal. Les actions ont grimpé jusqu’en janvier 2000. Selon nos calculs, elles essaient de baisser depuis.
Elles finiront par arriver là où elles veulent aller — sous le seuil des cinq-onces-pour-le-Dow. À ce moment-là, nous seront prêt à les racheter. »