WASHINGTON, 3 octobre – La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a averti jeudi que si le Congrès américain échouait à relever la capacité d’emprunt du gouvernement, les économies mondiale et des États-Unis seraient toutes deux gravement touchées, et a appelé les législateurs américains à régler rapidement leurs différends en matière de financement du gouvernement.
« Au milieu de ce défi de financement, l’actuelle incertitude politique concernant le budget et le plafond de la dette n’aide pas du tout », a souligné Mme Lagarde, au 3e jour de la fermeture partielle du gouvernement fédéral américain.
Le gouvernement fédéral est entré dans son premier « shutdown » en 17 ans après que le Congrès eut échoué à faire passer un projet de loi de dépense avant l’échéance de lundi minuit. Les républicains à la Chambre des représentants ont demandé des changements à la réforme de santé portant la marque du président Barack Obama en échange d’un financement du gouvernement, auxquels la Maison Blanche s’oppose.
« La paralysie budgétaire est déjà assez néfaste mais l’incapacité de relever le plafond de la dette serait pire encore et pourrait non seulement gravement endommager les États-Unis mais également l’ensemble de l’économie mondiale », a prévenu Mme Lagarde dans un discours prononcé à l’Université de George Washington.
Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a prévenu le Congrès mardi que le gouvernement fédéral atteindrait son plafond de la dette de 16,7 milliards de dollars US au 17 octobre, et qu’un échec à le relever mènerait à un défaut de paiement « catastrophique ». Les législateurs républicains soutiennent cependant qu’un relèvement du plafond de la dette doit être lié aux priorités politiques du GOP (Parti Républicain).
« Dans l’ensemble, les perspectives mondiales restent sombres. Dans de nombreuses économies avancées, cependant, des signes d’espoir sont visibles. La croissance est en hausse, la stabilité financière revient, et les comptes fiscaux ont l’air plus sains », a-t-elle dit avant les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale devant avoir lieu la semaine prochaine.
Dans le court terme, les États-Unis ont besoin de remplacer les coupes budgétaires du gouvernement actuel ou « confiscation » par davantage de mesures qui ne feront pas souffrir la reprise économique, selon elle.
Dans le même temps, Washington doit faire davantage à long terme pour rendre la dette viable en contenant la croissance des dépenses et augmentant les revenus, a-t-elle suggéré.
Agence de Presse Xinhua