L’or des Amériques… Teinté de légende, d’exotisme, attirant convoitises et luttes de pouvoir, de la civilisation Inca à l’indépendance des États d’Amérique du sud en passant par le pillage des conquistadors espagnols, l’or a brillé par sa présence, parfois par son absence. Histoire de l’Amérique latine à travers ses pièces.
La culture de l’Indépendance véhiculée à travers les pièces de monnaie
Au Venezuela, en Colombie, en Bolivie, en Équateur, au Mexique ou encore au Pérou, on porte haut les héros ayant contribué à la libération du joug espagnol. Le plus représentatif et le plus représenté de ces héros est Simon Bolivar, « El Libertador », qui contribua à libérer l’Amérique du sud de la domination espagnole. Il apparaît donc naturellement de façon récurrente sur la plupart des pièces en or de ces pays, à l’instar de José Marti à Cuba, Antonio José de Sucre en Équateur, José Gervasio Artigas en Uruguay, autres grandes figures de l’indépendance, quand ce n’est pas l’Ange ailé, symbole de la victoire, qui y figure.
La fièvre de l’or sévit toujours en l’Amérique Latine
L’histoire d’amour qui unit les pays d’Amérique Latine à l’or continue. Pour preuve, en 2013, le Mexique a acquis près de 100 tonnes en seulement deux mois en 2012.
Le Brésil aussi a augmenté ses réserves, atteignant son plus haut record en 11 ans (cf. Fonds Monétaire International).
D’autres nations comme la Colombie, le Mexique, l’Argentine et le Paraguay ont récemment augmenté leurs réserves.
La moyenne annuelle des achats d’or effectués par l’Amérique Latine serait de 500 tonnes d’or, ce qui représente la demande en joaillerie de l’Europe et de l’Amérique du Nord réunies.
Le culte de l’or en Amérique Latine
On retrouve des traces de l’or dans la Mésoamérique (Amérique moyenne) dès la civilisation Maya. Les peuples sud-américains ont toujours tissé des liens très étroits avec l’or. Le métal précieux était utilisé à des fins à la fois décoratives et spirituelles.
Chez les Incas (au Pérou), l’or était même carrément considéré comme une divinité. Pour la civilisation, en plein âge d’or au 15e siècle, l’or, « sueur de soleil », n’a aucune valeur marchande mais religieuse. Les rois incas, incarnations humaines du dieu-soleil, étaient parés d’or de la tête aux pieds.
La culture Inca regorge de couronnes, de colliers, d’ornements en or, d’objets funéraires recouverts d’or… Des fouilles archéologiques ont toujours lieu au Pérou, qui est le 6e plus grand producteur d’or au monde.
L’or du Mexique : des Mayas à l’Indépendance
Le Mexique, premier producteur d’argent au monde, est en train de devenir un acteur majeur dans le marché de l’or grâce à son site aurifère émergent Guerrero Gold Belt (GGB). Le Mexique est le deuxième plus gros producteur d’argent au monde, derrière le Pérou. Les mines de Guanajuato (« La Herradura » et « La Valenciana ») sont les plus grandes du Mexique. Celle de Valenciana produit encore aujourd’hui 57 grammes d’or et 7 kilos d’argent à la tonne. À titre de comparaison, la mine de Salsigne en France produit 4 grammes d’or à la tonne.
L’indépendance du Mexique dans ses pièces d’or
L’acte d’indépendance du Mexique est signé en septembre 1821 mais n’est reconnu par l’Espagne qu’en décembre 1836. C’est à l’occasion du centenaire de l’indépendance du Mexique que le pays émet de magnifiques pièces de 50 pesos appelées Centenario.
L’histoire du Libertad d’or est beaucoup plus récente, mais l’ange de l’indépendance y est aussi gravé.
Les pièces d’or au Pérou
Le sol péruvien, qui rend hommage à Manco Capac, chef révolutionnaire et fondateur de la dynastie Inca qui régnait à Cuzco au XIe siècle, compte parmi les plus belles pièces sud-américaines. Émis à faibles tirages entre les années 50 et 70, le sol péruvien est une pièce très recherchée et la 100 soles particulièrement prisée.
L’or en Colombie
Ancienne et importante colonie espagnole, la Colombie commerçait depuis longtemps avec des pièces en or. Ce sont d’abord les escudos qui ont servi de monnaie d’échange avec l’Espagne et les autres pays, puis le peso, qui subit bien des transformations au gré des régimes politiques.
Le peso le plus courant est le peso émis de 1913 jusqu’à 1930, lorsque la Colombie devint une République à part entière. Le libérateur, Simon Bolivar, y est représenté de façon récurrente.
Si un jour vous avez l’occasion d’aller à Bogota, n’hésitez pas à faire un détour du côté du Musée de la Monnaie de Colombia !
Avec les pesos chiliens, cubains, uruguayens, les bolivars vénézuéliens, les sucres équatorien, l’investisseur comme le collectionneur ont de quoi réaliser une très belle collection et un très bon placement !