Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Voilà, aujourd’hui j’aurais pu vous parler encore une fois de la Grèce car il y en a des choses à dire sur la Grèce et sur nos gentils zamis les « Zallemands », mais finalement j’avais plutôt envie que l’on s’échappe du quotidien. J’avais envie de vous parler permaculture, bonheur, et de Pierre Rabhi qui était l’invité de la matinale de France Inter à la fin du mois de janvier. Je sais, nous sommes en février mais ce n’est pas grave après tout. Il nous faut ralentir !!
Alors évidemment, avec Pierre Rabhi, on parle rapidement de la décroissance. Quel joli mot la décroissance… Enfin non, pas vraiment, car donner envie aux gens de devenir des « décroissants » c’est assez difficile. Les gens aiment la croissance. Les politiques aiment la croissance et tout notre monde s’est progressivement organisé autour de la notion cardinale de croissance, la croissance devant être comprise comme une augmentation en valeur absolue de la richesse produite chaque année mesurable à travers un seul indicateur : la progression du PIB.
Alors très vite la critique fuse. « En fait vous êtes pour la décroissance ? » avec toute la connotation négative que l’on peut mettre là-dedans. Pourtant, si le mot décroissance n’est effectivement pas le plus glamour, parler d’une forme de sobriété et de simplicité n’est pas absurde. Le bonheur n’a jamais été dans le plus de possession.
Alors très vite, on explique à Pierre Rabhi qu’il préfère le passé, or le passé « c’est l’obscurantisme », dixit notre aimable présentateur Patrick Cohen. Pourtant, le futur n’est pas forcément le « prôôôgrèèèèès » (à dire en bêlant). Il ne faut pas confondre révolution des Lumières (pourtant bien éteintes ces derniers temps) avec progrès uniquement dans son acceptation technique et technologique. L’aïe-Pad n’est rien et ne présente rien pour l’humanité si ce n’est un gadget, aussi sympathique soit-il. De la même façon, les premiers Walkman ne représentaient pas plus même si mon père pensait à l’époque qu’écouter de la musique me rendrait totalement fou et demeuré…
Non le futur n’incarne pas plus le progrès que la passé ne doit être idéalisé. L’on doit absolument pouvoir s’extraire de ces débat manichéens, stupides et clivant – gauche ou droite, pour ou contre, -phobe ou -phile, etc. – pour nous concentrer sur le pragmatisme et éviter toute idéologie stupide.
Non la croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible que cela plaise ou non au système, c’est une aberration intellectuelle que de le croire et et de le proclamer.
Non la croissance cela n’a aucun sens, car il n’y a aucune fin à croître sans fin. Parlons de développement, parlons d’évolution de nos sociétés mais la croissance économique en soit doit devenir un horizon dépassable.
Notre évolution doit être supportable pour notre environnement. Nous devons nous situer dans l’harmonie avec nos semblables et avec ce qui nous entoure. Des solutions existent d’ailleurs. Nous pourrions effectivement quitter pour partie l’agriculture intensive pour pousser à l’émergence d’une permaculture pourvoyeuse d’emplois par exemple. Dire cela ne veut pas dire plaider pour s’éclairer à nouveau à la bougie. Cependant, tout le monde doit être bien conscient que si nous ne choisissons pas collectivement ce que nous voulons faire croître et ce que nous accepterons de voir décroître, c’est l’ensemble de la société humaine qui sera menacé assez rapidement par les problématiques environnementales au sens large (je ne parle pas du réchauffement climatique, prenons simplement le cas de pollution de l’air et de la pollution des eaux) !
Notre modèle de société rend par nature malheureux !
Pierre Rabhi parle à plusieurs reprises de notre consommation d’anxiolytiques. Il a raison. Il a raison de dire – car c’est le plus important – que par sa nature même, notre système de consommation de masse est basé sur l’insatisfaction. Pour être de bons consommateurs, vous devez être en permanence insatisfait et à travers l’achat trouver cette satisfaction qui vous manque tant. Pourtant, une fois acheté votre dernière acquisition, il vous faudra à nouveau vous sentir insatisfait pour désirer autre chose.
Par nature, notre société, le système rend tous ses membres profondément malheureux et tristes car en permanence insatisfaits.
Si l’on considère que la seule chose que l’on souhaite à ceux que l’on aime le plus c’est d’être heureux, alors le bonheur ne peut pas s’accommoder d’une insatisfaction chronique et permanente. Cela veut dire que pour être heureux, il est impératif de se détacher du système de croissance par la consommation reposant elle-même sur l’insatisfaction. C’est pour cela que je suis un fervent défenseur et partisan non pas de la décroissance mais de l’émancipation et de la libération des âmes par la simplicité volontaire. Pour que le système tombe, il n’y a point besoin de révolutions violentes, il suffirait juste que nous arrêtions tous de jouer la partie que l’on nous impose.
Partie 1
P. Rabhi : « Nous sommes dans un monde laid… par FranceInter
Partie 2
P. Rabhi : « La nature n’a pas besoin de nous et… par FranceInter
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
« L’Assemblée nationale est toujours otage de Thomas THÉVENOUD qui est toujours député. Pensons à elle. Ne l’oublions pas. »
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1 commentaire sur “« Une économie basée sur l’insatisfaction ne peut pas rendre heureux ! »”
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