Voici un article du JDD qui n’est pas à proprement parler un journal « fin du mondiste » ou atteint de « pessimistique aiguë »… et pourtant l’essentiel y est dit. Je vous en conseille donc la lecture pour cet édition « spéciale chronique d’une catastrophe annoncée ».
Le scénario noir prédit une dévaluation qui conduirait à un appauvrissement du pays.
Il est prédit dans plusieurs ouvrages, tels ceux de Gaspard Kœnig (La Nuit de la faillite, Grasset) ou de Philippe Jaffré et Philippe Riès (Le jour où la France a fait faillite, Grasset). Celui d’une France soudainement incapable d’emprunter et de rembourser sa dette. Une hypothèse que le chiffre de 2 000 milliards, rendu public par l’Insee, a réveillée. Le déclencheur serait le coût de l’argent. « En France, contrairement au Japon par exemple, l’État emprunte principalement à l’étranger. Nous sommes à la merci d’une décision qui ne nous appartient pas : l’augmentation des taux d’intérêt », s’est alarmé cette semaine Jacques Attali, auteur en 2010 de Tous ruinés dans dix ans ? (Fayard).
Aux États-Unis, la reprise économique conduit la Banque centrale à changer sa politique. Les taux américains vont devenir plus attractifs pour les créanciers. Autrement dit, les fonds, assurances et banques qui doivent chaque jour placer l’épargne de leurs clients vont être incités à l’envoyer ailleurs qu’en Europe. « Ce qui nous mettrait en danger, c’est un basculement des flux de financement en direction de la zone dollar et un sentiment antieuropéen », renchérit l’économiste Christian Saint-Étienne, professeur aux Arts et Métiers et auteur de La Fin de l’euro (François Bourin Éditeur).
En outre, l’Allemagne, dont l’économie ralentit, risque aussi d’avoir à nouveau besoin d’argent. Quant à l’Italie, elle a un programme d’emprunts supérieur à celui de la France. La compétition des États pour capter l’épargne mondiale se durcira. Paris va devoir payer plus cher pour s’endetter. Jusqu’où ? « La hausse conjointe des taux et des déficits peut changer le regard des agences de notation et provoquer un effet boule de neige sur le refinancement. Il y a un match entre l’Italie et la France pour ne pas être le prochain domino », estime Pierre-François Gouiffès, maître de conférences à Sciences-Po Paris et auteur de L’Âge d’or des déficits (La Documentation française).
Une mise sous tutelle
Or, 1 % supplémentaire sur les taux d’intérêt représente une facture de 20 milliards d’euros pour le Trésor. Si le loyer de l’argent revenait à son niveau de 2007, c’est-à-dire 4 %, le coût supplémentaire atteindrait 50 milliards d’euros par rapport aux conditions actuelles – certes étalés dans le temps. Soit l’équivalent de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur les carburants réunis.
Une envolée des taux d’intérêt au-delà de 8 % et un mouvement de défiance des créanciers obligeraient le gouvernement à trouver des fonds en urgence. Comme, en leur temps, la Grèce, la Russie ou l’Argentine. Hausse des impôts, baisse des retraites, suppression de postes de fonctionnaires, cession de patrimoine public… Les remèdes basiques poussent les épargnants à retirer leurs avoirs des banques, menaçant celles-ci d’effondrement, et aggravant la difficulté de l’État à se financer. Dans le cas ultime, des pans du patrimoine sont concédés à l’étranger, comme le port du Pirée ou certaines îles en Grèce.
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