C’est un article du Journal suisse Bilan écrit par Myret Zaki qui nous met en garde contre un risque majeur de Krach obligataire.
A l’heure ou tous les commentateurs se réjouissent des taux d’emprunt historiquement bas en particulier pour les états (mais cela concerne aussi les obligations d’entreprises dites « corporate ») Myret Zaki attire l’attention sur le fait que ce phénomène de taux bas porte en lui-même le futur krach obligatoire dévastateur auquel nous aurons à faire face en cas de remontée des taux d’intérêt.
Alors que la majorité des gens et des épargnants pensent que les obligations sont peu ou pas risquées la réalité est tout autre, puisque lorsque les taux remontent, une obligation émise alors que les taux étaient bas rapporte beaucoup moins que les nouvelles obligations émises à taux plus élevés. Cela implique que les épargnants délaissent celles qui rapportent peu au profit des nouvelles.
Ce faisant, le prix des anciennes obligations s’effondre. C’est ce que l’on nomme pudiquement le risque obligataire.
Voici les morceaux choisis de cet article.
Charles SANNAT
« En avril 2011, nous avertissions ici du risque d’un krach obligataire aux Etats-Unis, d’ici à 2014. Entre-temps, le marché obligataire américain n’a eu de cesse de gonfler. Alors que la dette de la zone euro a connu de sévères corrections entre 2009 et 2012, c’est aux Etats-Unis que le marché obligataire est le plus surévalué: bons du Trésor, obligations corporate, emprunts à haut rendement (junk), crédit titrisé et structuré, ETF sur obligations, toutes les valeurs basées sur la dette sont actuellement hypertrophiées par l’excès de liquidités gratuites qui s’y est investi. Le gonflement des valorisations «a créé un potentiel pour une bulle obligataire qui pourrait déboucher sur des pertes substantielles pour les investisseurs», a mis en garde Fitch Ratings le 19 décembre. »
« Il viendra un moment, disait Gary Cohn, où les taux d’intérêt remonteront, et où tout l’argent entassé dans l’obligataire ces trois dernières années voudra sortir en même temps. On peut d’ailleurs supposer, au vu de cette annonce, que comme en 2007, Goldman Sachs est déjà sortie des positions propres sur l’obligataire, pendant qu’il existe encore un marché acheteur et liquide, pour se positionner contre le marché obligataire, et attendre l’effondrement. »
« Le marché obligataire actuel, c’est une massive opération spéculative où banques et spéculateurs, lucides, co-investissent pragmatiquement avec la Fed, tel un banc de petits poissons opportunistes nageant dans l’énorme sillon de la baleine monétaire. Mais leur stratégie est de sauter du train en marche, au moment opportun, c’est-à-dire au sommet de la bulle. Il convient donc de voir le marché obligataire américain pour ce qu’il est: un casino, où même les bons du Trésor sont hautement spéculatifs, à tort considérés comme sûrs. Celui qui veut s’y risquer est libre de le faire, mais à ses risques et périls. »
« Quand la peur disparaît des marchés, c’est là qu’il faut avoir le plus peur. »
Pour lire l’intégralité de cet excellent article de Myret Zaki du Journal suisse Bilan