J’étais l’invité d’Écorama. Au programme : Manuel Valls peut-il faire plier le groupe Volvo dans le dossier du plan social de Renault Trucks ? La France devrait-elle s’inspirer de l’Allemagne pour faire repartir les chiffres de l’apprentissage ? Écorama du 12 mai, présenté par David Jacquot, sur Boursorama.com.
Nous nous sommes gentiment « écharpés » avec Clément Lacombe du Point en particulier sur l’apprentissage.
Nous avons fait, en France, de l’apprentissage une voie de garage. L’orientation est la punition. Pour les sans-espoir, c’est direction le LEP… Résultat, aucun parent ou presque ne veut mettre son gosse dans l’enseignement technique.
Oui… il faut tout revoir, tout remettre à plat. Lorsque vous avez de la sélection pour certaines filières très techniques, comme par hasard, les gamins qui y vont sont motivés, et les patrons les embauchent comme apprentis car ils ont des gamins volontaires, courageux et « ambitieux ».
Il faut tout revoir. Revaloriser l’apprentissage, cela veut dire qu’il ne faut plus orienter tous les « cas sociaux », gamins en rupture, ou encore en grande détresse. Il n’y a, de ma part, aucune condamnation de ces jeunes qui sont notre avenir. Au contraire, il y a la volonté de les « élever » et de les tirer vers le haut, et ce n’est pas en gémissant que l’on y arrivera.
On juge une société à la façon dont elle s’occupe de ses « faibles », à savoir ses jeunes et ses anciens. Pour ces deux catégories, nous sommes en dessous de tout.
Nous n’avons pas besoin de plus d’argent. Nous avons besoin de faire autrement, différemment et de sortir de l’incantation.
Revaloriser l’apprentissage passe par un « gros mot » : la sélection… Restera à prévoir un autre cycle de mise à niveau pour celles et ceux qui ne seront pas sélectionnés.
Charles SANNAT