Là encore, dans cette affaire, alors que les USA s’étaient empressés d’accuser la Russie ou les pro-russes, les choses sont de moins en moins claires et évidentes (tout en sachant que les Russes ou les pro-russes n’avaient aucun intérêt ni mobile pour abattre un avion de ligne).
Cela n’empêche pourtant pas les États-Unis et l’Europe d’augmenter les sanctions contre la Russie alors que rien ne prouve à l’heure actuelle son implication et encore moins sa culpabilité… De quoi méditer sur la notion de « droât international » appliqué par l’Oncle Sam !
Charles SANNAT
KIEV, 25 juillet – RIA Novosti
Le jour du crash du vol MH17 en Ukraine orientale, des unités de DCA de l’armée ukrainienne se sont entraînées à ôter le verrouillage des systèmes de missiles Bouk-M1, une erreur de manipulation pourrait avoir causé le drame, a annoncé à RIA Novosti une source au sein de l’armée ukrainienne.
« Le 17 juillet, le commandant de la 156e unité de missiles sol-air a reçu l’ordre de mener un entraînement consistant à couvrir des troupes terrestres dans la banlieue de Donetsk – il fallait déployer des divisions, assurer le suivi des cibles, et réaliser tout l’éventail d’accompagnement et de destruction des cibles des systèmes aériens Bouk-M1 », a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Selon lui, malgré le fait que les clés permettant le déverrouillage des missiles aient été fournies aux commandants des batteries, aucun tir de missiles 9М38М1 n’était prévu.
« Afin de participer aux exercices, on avait envoyé à Dniepropetrovsk deux avions Su-25 depuis la base de Koubalkino 229 de Nikolaïev, où est déployée une brigade de l’aviation tactique. Ils avaient pour mission d’assurer la reconnaissance aérienne et de fixer les cibles de contrôle dans la zone de concentration de troupes de l’opération antiterroriste à l’ouest de Donetsk », a annoncé la source.
« Après l’entrée d’un des avions dans la zone de détection des systèmes Bouk, il a été accompagné par l’équipe de servants de la batterie située près du village de Zarochtchenskoïe. De toute évidence, par un hasard tragique et malgré la différence des plans horizontaux, au bout d’un certain temps les itinéraires des vols du Boeing malaisien et du Su-25 se sont confondus sur l’écran en un seul gros point, ce qui a été fatal pour le vol civil : au moment de la fusion de deux cibles en un seul indicateur, le système d’accompagnement se focalise uniquement sur celle qui a la plus grande surface », a-t-il poursuivi.
Cependant, la source n’a pas été en mesure d’expliquer la cause du tir non autorisé du missile.
« Les membres du Service de sécurité ukrainien (SBU, ndlr) s’occupent de cette question. Vers dix heures du soir, ils ont emmené le commandant de la batterie avec l’équipage », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il ne possédait aucune information sur l’évolution de l’enquête.
« Depuis 2001, suite à la tragédie de l’avion russe Tu-154 au-dessus de la mer Noire, presque tous les exercices impliquant des Bouk ont été interdits. Par suite, les militaires ont eu une expérience limitée à la maintenance technique de l’appareil et à la conduite » du véhicule supportant les missiles, a supposé la source au sein de la défense ukrainienne, insistant sur le fait que c’était son opinion personnelle.
Un Boeing 777 de Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur s’est écrasé le 17 juillet dans la région de Donetsk (est de l’Ukraine). L’avion avec 283 passagers et 15 membres d’équipage volait à 10 050 mètres d’altitude. Les autorités de Kiev accusent les forces d’autodéfense de Donetsk d’être à l’origine du crash, mais les insurgés affirment ne pas disposer de systèmes capables d’abattre un avion à cette altitude.
Les États-Unis ont immédiatement affirmé que l’avion avait été abattu par un missile Bouk.
L’état-major russe a publié lundi 21 juillet ses données sur le crash du Boeing. Selon lui, l’avion a dévié de l’itinéraire initialement prévu et une activité excessive des radars ukrainiens a été constatée près de la zone de la catastrophe. Par ailleurs, selon l’armée russe, un avion de combat ukrainien évoluait dans le couloir aérien réservé aux vols de l’aviation civile peu de temps avant le crash du Boeing malaisien.
En 2001, un avion Tu-154 de la compagnie aérienne Sibir reliant Tel Aviv à Novossibirsk s’est écrasé dans la mer Noire. Selon les enquêteurs, le crash qui a fait 78 morts a été provoqué par un missile S-200 tiré par les Ukrainiens lors d’exercices. La majorité des victimes étaient des ressortissants israéliens. Les tribunaux d’Ukraine ont toutefois refusé de reconnaître la culpabilité des militaires ukrainiens dans la tragédie.